« Quelle que soit la matière utilisée, pierre, marbre, bronze ou cuivre, la sculpture de Vincent Rousseau se reconnaît
dès le premier coup d’œil à sa grande sobriété.

Loin cependant de s’aligner sur un minimalisme inconsistant, elle repose sur un principe clair et ferme : rien de trop, rien d’inutile,
de facile ou d’accrocheur ne doit alourdir l’œuvre. Et si la réduction est encore possible, si la quintessence du sujet est le seul et véritable objectif à atteindre en supprimant tout effet superflu, le sculpteur ira jusque là, jusqu’au noyau dur, jusqu’à l’idée et à sa concrétisation la plus lumineuse. Ainsi du couple, ramassé, lové entièrement dans sa fusion ou séparé en angles purs et durs dans sa confrontation.
De l’oiseau, saisi dans son envol ou son déploiement stylisés à l’extrême. De la fontaine,
délestée de toute fioriture et façonnée pour n’être que l’écrin rigoureux de l’eau, l’étui géométrique et brut d’une lame légère.

Héritage des maitres cubistes de la concision, de la suppression des références ? Retour au savoir-faire simple et franc des premiers artisans de la taille directe ? Manifestation, tout simplement, d’un état d’esprit, d’une manière de voir et d’appréhender le monde, à mains nues, avec humilité, sans pour autant délaisser le plaisir de la recherche, de la surprise, de l’audace. Rousseau ne se range pas facilement entre les berges, entre les modes et les tendances qui canalisent les élans. Son travail se veut avant tout naturel, nécessaire, le plus proche possible de l’élément, de l’émotion ressentie à son contact, de l’émerveillement que procure la vérité des choses vues et vécues de l’intérieur »